Normalement, je préfère que mes articles soient plus illustrés, mais confinement et manque de matériel adéquat obligent, aujourd’hui, et dans les temps à venir aussi, ce sera sans picto. Pas grave, on s’adapte, on lâche les idéaux de perfection.
Depuis mardi 17 mars à 12h que nous sommes reclus chacun à notre domicile, je constate des particularités en séance, des séances effectuées sur moi-même et mes proches en confinement. Passée la sidération de l’information de la nécessité de se cloîtrer chacun chez soi, et la mise en place logistique impliquée, les émotions liées à l’urgence retombent. Il a fallu prendre conscience de la gravité des phénomènes à l’œuvre, prendre des mesures, s’adapter ; tout cela très rapidement, car mardi dernier, nous avions encore une vie ordinaire. Renoncer à de nombreux projets en cours, des rendez-vous à venir, provoque beaucoup d’anxiété, nous y reviendrons bientôt, au fil de ce qui apparaît pour moi en séance.
Par contre, l’enfermement proprement dit, la « restriction des trajets à leur minimum » telle que de rigueur depuis ces derniers jours est une forme de vie totalement inédite pour la plupart d’entre nous. Alors les stress observés ont changé de forme. Ce qui est apparu grâce au test musculaire, ce sont des peurs issues des histoires familiales, qui trouvent leur origine dans des phases d’enfermements vécues notamment lors de la guerre 1939-1945. L’enfermement alors devient synonyme de risquer sa vie, et ne pas retrouver sa maison sur sa tête en sortant de sa cave. Il est étroitement lié à des puissantes angoisses de survie, de sensations de mort imminente, d’anéantissement du monde. Ces événements ont été vécus par nombre de nos aïeux, qui ont ensuite poursuivi leur existence avec ces mémoires inscrites dans leur vécu. Les derniers jours ont pu réactiver ces mémoires d’inconscient collectif de claustration comme vecteur de risque vital pour certain.e.s d’entre nous.
L’incertitude fondamentale caractéristique de cette attente met le méridien Rein en faiblesse. Nous pouvons ainsi ressentir de grandes fatigues. Cela peut se coupler aussi à une peur, voire une phobie du bruit, qui devient le seul signal du danger à venir. Et la crainte de l’anéantissement peut se conjuguer aussi avec un attrait important pour le blé et la graisse, comme éléments indissociables à la survie. La donnée inconnue de la durée de cette période est commune à nos aïeux et à notre situation présente. Aussi l’humeur susceptible d’apparaître peut être « À quoi bon ? » qui sonne comme une lassitude, une sensation d’inutilité de tout, de vanité généralisée de nos paramètres de vie habituels.
Alors que faire ? Pour commencer, nous pouvons échanger sur le sujet en dessous. Ensuite, puisque nous sommes dans cette situation pour un temps indéterminé, nous pouvons en profiter pour nettoyer ces mémoires en conscience, et profiter de ce temps exceptionnel qui nous met en relation avec des sujets rares pour leur donner l’occasion de se libérer une bonne fois, pour nous et la lignée. Repos, hydratation, méditation, en attendant de faire plus en séance dès que cela sera possible.